Orchidées spontanées: observations faites en 2010.
Début avril, timidement l'hiver sec et rude cède la place au printemps. Sur la plaine d'ALSACE tout de suite il fait bon, très bon même, la température devient largement positive. Mais les gelées matinales sont toujours actives et souvent la température varie de -2°C au petit matin à +17°C en fin d'après-midi. Au déficit d'eau de l'hiver se rajoute une relative sècheresse qui compromet l'apparition normale des plantes du printemps, dont les premières orchidées. La plus précoce d'entre ces dernières peine à se former et sa floraison accuse un retard d'environ 18 jours. Depuis le 20 mars Adonis vernalis est en pleine floraison dans sa station unique située dans le bois gramineux de la HARDT près de HEITEREN. L'Adonis du printemps (appelé en allemand Frühlings-Teufelsauge) fait partie de l'inventaire des plantes protégées en France. Tout près de là, toujours dans la forêt de HEITEREN autour d'Hedera helix (lierre) qui est une liane pouvant atteindre 30 mètres de longueur, des oiseaux s'emparent pour se nourrir des baies globuleuses de couleur bleuâtre foncé à noirâtre, fruits de la liane qu'ils apprécient particulièrement. A NORDHEIM, ROMANSWILLER, DORLISHEIM... partout Pulsatilla vulgaris Mill. (Coquelourde - anémone pulsatille - en allemand Kuhschelle - en alsacien Oschterblüem) est en fleurs. Le 02 avril, le premier fleuron s'ouvre sur la hampe florale de l'orchidée la plus précoce d'ALSACE, à savoir Ophrys araneola. Cette dernière s'épanouie dans un site protégé et très visité au-dessus de SIGOLSHEIM sur la colline de l'ALTENBERG. Ce printemps annoncé et tant attendu avec ses beaux jours arriverait-il enfin? Des dizaines de rosettes de l'Ophrys petite araignée sont présentent sur le terrain desquelles émerge pour certaines un début de tige florale (au 25 avril, 57 Ophrys araneola sont présents en pleine floraison). Depuis plusieurs semaines il n'y a pas eu de pluie sur la région. Il fait bon, le thermomètre affiche souvent plus de 20°C en début de soirée. Le 21 avril il n'y a pas une orchidée en fleurs sur les deux sites de ROMANSWILLER situés côté gauche en venant de SINGRIST au-dessus de la D 917 (sous et au-dessus de l'ancienne carrière). Par contre, sous la route départementale 917, la pelouse qui longe l'ancienne voie ferrée livre sa première orchidée à savoir Anacamptis morio qui est en pleine floraison. Mais la plante souffre de la sècheresse. Haute de 20 cm, son épi floral comporte onze fleurs. Il fait chaud, la température avoisine les 24°C. Ce même jour, sur le GOEFTBERG à HOHENGOEFT, aucune orchidée fleurie n'est visible sur les différentes terrasses du site. Quelques rosettes de Neottia ovata sont en train de se développer et dévoilent leurs hampes florales. Le lendemain le temps change de manière radicale. La pluie arrive enfin. Elle est accompagnée d'une brusque chute de température. On perd en quelques heures plus de 20°C. Cette période humide et fraîche va durer une bonne semaine. Lors de la visite des sites de ROMANSWILLER le 29 avril, aucune apparition de nouvelles plantes n'est constatée. Par contre, l'Anacamptis morio de la pelouse située sous la départementale 917 est "passé". Il n'y a pas eu de fécondation de fleuron, les pollinisateurs étant rares, il fait trop froid. Sur le GOEFTBERG ce même jour sont présents 17 Orchis militaris dont trois spécimens en tout début de floraison. Parmi ces Orchis militaire il y a un spécimen d'Orchis militaris hypochrome aux fleurs blanches. Narcissus poeticus (Narcisse des poètes) est en pleine floraison sur la troisième terrasse en venant du bas de la colline. Détail navrant: l'ensemble des narcisses fleurissant le long du sentier d'accès à la station en venant du sommet du GOEFTBERG ont été cueuillies. Le tout premier Ophrys fuciflora du site est en début de floraison. Le fleuron du bas de la hampe florale est ouvert, les cinq autres sont en boutons, ces derniers ne vont pas tarder à s'ouvrir. La plante atteint 19 cm de hauteur. De ci, de là, Himantoglossum hircinum se développe doucement en présentant la tige florale dont certaines atteignent à peine 13 cm de hauteur. Neottia ovata est dans la même situation. Les fleurons du bas des hampes florales sont formés et invitent l'orchidophile à la photographie. Mercredi 05 mai: sur la pelouse ouverte du GERSTACKER située sous le GRAND BALLON, de nombreux Dactylorhiza sambucina (Orchis sureau) sont en début de floraison. Les plantes de couleur jaune et de couleur rouge à mauve s'y trouvent en mélange, exposées plein soleil. Samedi 08 mai: c'est la première sortie en commun des membres de l'AROS (Association Régionale des Orchidophiles de STRASBOURG) concernant la nouvelle saison orchidophile. Au rendez-vous pris devant l'Institut de Botanique de STRASBOURG à 08H00 du matin dix personnes sont présentes auxquelles vont se joindre deux autres membres non loin du premier site visité dans la matinée. Arrivé près du pré qui recouvre un ancien dépôt de déchets de bois de scierie le long de la départementale 917 qui va de SINGRIST à ROMANSWILLER, nous laissons nos voitures sur le bas-côté de la route et nous nous éparpillons dans la pelouse située juste au-dessus de la départementale. La station est entretenue par le Conservatoire des Sites Alsaciens (CSA) et devrait nous permettre de voir de nombreuses orchidées. Malheureusement, ces dernières ne sont pas encore au rendez-vous. Une dizaine d'Orchis militaris est sur le point de fleurir, la hampe florale plus ou moins développée avec quelques fleurs épanouies. Lors de notre visite sur le terrain situé sous la route départementale 917 longeant l'ancienne voie ferrée, nous découvrons de nombreux Orchis militaris dont quelques uns sont totalement fleuris. Parmi ces derniers se trouve un Orchis militaris hypochrome aux fleurs blanches en pleine floraison. Non loin des orchidées on peut voir d'innombrables Anemone pulsatilla en toute fin de floraison dont l'une ou l'autre des fleurs est encore assez fraîche. C'est l'occasion de faire chauffer les appareils photographiques pour dresser le portrait de ces plantes et des orchidées accompagnantes, à savoir Orchis mascula en début de floraison. Sur ce nous nous sommes rendus sur le deuxième site du CSA situé au-dessus de l'ancienne carrière. En le parcourant nous étions assez déçus n'ayant aperçus que quelques Himantoglossum hircinum en tout début de formation des tiges florales (nombre 14). Nous ne nous sommes pas attardés sur ce dernier site et avons tout de suite rejoins HOHENGOEFT pour visiter les pelouses sur sol calcaire situées au GOEFTBERG. Dès notre arrivée sur la station des dizaines d'Orchis militaris en tout début de floraison, disséminés sur les pelouses ainsi que Neottia ovata nous accueillent. Plus discret mais oh combien sublime Ophrys insectifera en pleine floraison se dévoile à nous. Une bonne douzaine d'orchidées, l'une plus belle que l'autre, provoque les photographes qui immortalisent ces plantes d'exception dans la mémoire électronique de leurs appareils numériques. A voir les photographes dans des positions rocambolesques voire "osées" pour réaliser certains clichés on se demande s'il y a encore quelqu'un de normal sur le terrain. Polygonatum multiflorum (Sceau de Salomon - hauteur 73 cm) se dresse de façon superbe à l'ombre et en lisière de taillis, non loin d'Orchis militaris en début de floraison. Tragopogon pratensis (Salsifis des près) est en tout début de floraison et très disséminé dans les pelouses ouvertes. En observant les rares fleurs épanouies dans les différents sites on constate que presqu'aucune n'a été fécondée. Il fait froid pour la saison, on voit très peu de vols d'insectes (abeilles, guêpes, papillons, bourdons). Les premières hirondelles arrivées dans la région sont déséspérément à la recherche de nourriture. Ces dernières se nourrissent presqu'exclusivement d'insectes volants. On voit de moins en moins d'hirondelles voler, ces dernières restent au nid et faute de nourriture certaines meurent de faim assises dans leur nid. Vivement l'arrivée du véritable printemps. En remontant une à une les différentes pelouses du site nous découvrons Ophrys fuciflora qui a débuté sa floraison semblant être prometteuse en nombre pour la saison, Orchis anthropophora qui pour ce jour est le seul spécimen en pleine floraison de son espèce. Ce dernier s'épanoui à l'ombre des haies et à gauche d'un sentier reliant deux terrasses situées à des niveaux différents. Anacamptis morio est présent sur la troisième terrasse en arrivant du bas. Les plantes sont en pleine floraison et exposées plein soleil. Sur la partie haute de la station nous rencontrons plusieurs hybrides intragénériques naturels d'Orchis anthropophora x Orchis militaris à savoir Orchis x spuria Reichenbach. C'est en vain que nous cherchons à voir d'autres spécimens d'Orchis anthropophora en fleurs en limite de terrain du site du CSA. Ces derniers ne fleurirons que pour la fin du mois de mai vu les conditions climatiques du moment. Nous quittons le sommet du GOEFTBERG sous un ciel menaçant pour rejoindre nos voitures et prendre notre déjeuner. En début d'après-midi nous nous rendons au sommet de la colline du HORN (altitude 244 mètres) au-dessus du village de WOLXHEIM pour herboriser. Après avoir fait le tour de la colline, n'ayant pas pu observer d'orchidées indigènes, ces dernières n'étant pas encore présentes, nous nous déplaçons vers SOULTZ-les-BAINS pour visiter le plateau supérieur du JESSELBERG. Dès notre arrivée au parking situé sur la gauche après une barrière, nous découvrons de nombreux et magnifiques Orchis purpurea en pleine floraison. Sur le plateau, d'innombrables orchidées sont présentes, les unes plus belles que les autres. Nous observons Himantoglossum hircinum développant sa hampe florale, Orchis mascula en fin de floraison, Anacamptis morio disséminé sur tout le plateau, Ophrys fuciflora, Ophrys insectifera en pleine floraison, Neottia ovata en début de floraison et Orchis militaris. Au retour vers nos voitures, l'un des nôtres découvre en lisière des bois sous le parking Orchis mascula hypochrome aux fleurs blanches. Bilan de la journée "Découvertes Orchidophiles" du 08 mai 2010: neuf espèces, deux variétés et un hybride. Samedi 15 mai, visite d'une prairie "ello-rhénane" tout près de RHINAU (voir carte IGN série bleue BENFELD 3817 Ouest). En venant de KRAFFT par la route départementale 20 (ancienne route EDF) et à 750 mètres avant d'arriver au bac de RHINAU KAPPEL prendre la route à droite donnant vers Rhinau et dans le quartier du FAHRSCHOLLEN. Prendre la deuxième route à droite, traverser la zone industrielle et emprunter la digue qui se dirige vers le nord. A 600 mètres du pont sur le BRUNNWASSER prendre le chemin qui part sur la droite et s'arrêter 250 mètres plus loin, un peu avant le petit pont qui passe sur un petit cours d'eau. Sur le côté gauche se situe une prairie gérée par le Conservatoire des Sites Alsaciens (panneau du CSA en début du terrain). Ce jour Orchis militaris est disséminé sur pratiquement tout le site, certains spécimens parmi les 37 vus sont déjà dans un état de floraison avancé. Ils sont accompagnés d'Ophrys fuciflora qui pour la plupart sont des plantes assez vigoureuses et qui comportent de grandes fleurs. C'est l'orchidée la plus présente sur la station avec une population dépassant les 150 spécimens. En mélange avec Ophrys fuciflora on trouve une trentaine d'Ophrys sphegodes (Ophrys aranifera) en pleine floraison. L'hybride naturel Ophrys sphegodes x Ophrys fuciflora à savoir Ophrys x obscura Beck - 1879, est également présent en plusieurs exemplaires dans la prairie. Des milliers de Dianthus carthusianorum (Oeillet des Chartreux) sont en tout début de floraison sur le site. Salvia pratensis (Sauge des prés), Rhinanthus alectorolophus (Rhinanthe hirsute), Tragopogon pratensis (Salsifis des prés) sont mélangés dans la verdure et les oeillets. La station révèle également ce jour la présence de deux orchidées qui y sont rares à savoir Neotinea ustulata (3 plantes) et Cephalanthera longifolia (4 plantes), cette dernière étant en tout début de floraison. C'est en observant des chevreuils (brocard et chevrette) occupés à brouter l'herbe de la prairie ainsi que les feuilles des buissons et arbustes en lisière de forêt que se termine cette visite sous un ciel couvert et orageux, accompagné d'une légère brise fraîche, trop fraîche pour inciter les insectes pollinisateurs à voler. Vendredi 21 mai, sous un ciel radieux, après un trajet de plus de 350 km, arrivée sur le plateau des Lacs au coeur du JURA près d'un lac situé à 40 km à l'Est de LONS le SAUNIER. Arrêt sur un parking et visite d'une station d'Orchis spitzelii en FRANCHE-COMTE. Cette station est située en limite septentrionale de l'aire de répartition de l'espèce. Elle est connue de très longue date (plus de quarante années, celle-ci nous ayant été signalée par un groupe d'Orchidophiles allemands). Elle fait se déplacer de nombreux botanistes professionnels ou amateurs vers les environs du lac pour y herboriser. L'Orchis de Spitzel est protégé au niveau national. Dans la végétation assez clairsemée avec présence de résineux, ce jour 15 Orchis spitzelii sont en tout début de floraison. Neottia nidus avis n'est encore représenté que par des tiges dessèchées de l'année précédente, Orchis mascula est défleuri. Toute fois, après avoir recherché en vain la plante hybride située en amont de la station près du ruban de béton bitumineux et signalée disparue depuis peu, c'est en herborisant en limite de station que s'est dévoilé un autre pied du très rare hybride Orchis mascula x Orchis spitzelii (= Orchis x petterssonii Keller ex Pettersson 1947). Paris quadrifolia (Parisette) est en pleine floraison et de nombreux spécimens comportent cinq voire jusqu'à six feuilles. Des coupes de résineux ont étés réalisées sur toute la surface de la station. Les arbres ont étés ébranchés et écorcés sur place et les déchets verts abandonnés aux alentours des souches. Après avoir fait quelques clichés de la rare orchidée et de l'hybride rarissime, départ vers le Sud avec l'objectif de rencontrer le très rare et très bel Ophrys philippi, plante endémique du VAR présente dans une vingtaine de stations situées au Nord et Nord-Est de TOULON, dans la moyenne vallée du GAPEAU (près de BELGENTIER, MEOUNES-les-MONTRIEUX, SOLLIES-TOUCAS et SIGNES). Ce samedi 22 mai, dans la station connue de tous les Orchidophiles d'Europe, 18 Ophrys philippi sont disséminés dans la pelouse pentue. Les plantes sont en début de floraison, certaines exposées plein soleil, d'autres s'épanouissant pratiquement en bord de route. Les dégats provoqués par la fréquence de passage des orchidophiles et des "Chasseurs d'images" sont très importants. L'érosion du terrain en partie basse et l'apparition de sentes serpentant entre les Ophrys sur le terrain pentu alors que ces derniers sont en tout début de floraison inquiètent pour l'avenir de cette station. Reprise du trajet en direction de MAZAUGUES où l'on peut voir dans les clairières d'un bois de feuillus et sur des près très humides Dactylorhiza elata variété ambigua (Dactylorhiza occitanica). Ce jour douze spécimens sont présents disséminés dans une clairière et le long d'un près au sol humide à inondé. Les plantes sont toutes en début de floraison. Ici, pas de sentes entre les orchidées, la station est très peu visitée, Dactylorhiza elata variété ambigua n'étant pas une espèce spectaculaire attirant l'Orchidophile et encore moins le botaniste. Neotinea tridentata en début de floraison accompagne les Dactylorhiza. Ils sont situés au bord du près humide, s'épanouissant tous en zone sèche sur le talus longeant le fossé sous eau côté Nord de la station. Plus de 150 pieds observés ce jour. Orchis militaris en fleurs est également présent dans la grande prairie. Neottia nidus avis est disséminé dans les broussailles faisant clôture avec l'exploitation agricole voisine sur toute la longueur du sentier forestier. De-ci, de-là, sur le talus en entrée de station, on peut observer Aristolochia rotunda qui est présent de manière très discrète mais en nombre non négligeable. De l'autre côté de la Départementale 95 qui longe la station précitée, dans une vigne abandonnée, des centaines d'Anacamptis pyramidalis sont en début de floraison. Après la visite de la station d'orchidées de MAZAUGUES, de routes en autoroutes, la traversée du Sud de la France vers l'Ouest et MONTPELLIER permet d'atteindre le LARZAC et la petite ville de LAPANOUSE-de-CERNON en AVEYRON, station réputée pour la beauté du site et des orchidées du LARZAC dont l'Ophrys aveyronensis. En ce dimanche matin 23 mai beaucoup de monde se retrouve autour de l'ancienne gare de LAPANOUSE-de-CERNON, lieu de départ des circuits découvertes "Orchidées et plantes rares du LARZAC". Botanistes d'ANGERS, Orchidophiles Britanniques, Belges, Suisses suivis par deux groupes d'Allemands venant de LEIPTZIG et de la SARRE, sans compter les autochtones et quelques Alsaciens venus herboriser dans le coin, s'éparpillent dans la nature dans l'espoir de faire de fameuses rencontres avec "Dame nature", en l'occurence de superbes plantes rares et protégées au niveau national. Personne ne sera déçu! Ophrys aveyronensis est omni-présent, en pleine floraison, dans les pelouses autour de la gare et le long de la voie ferrée. On le trouvera partout le long du parcours accompagnant d'autres orchidées dont Anacamptis pyramidalis, Orchis purpurea en pleine floraison, Orchis mascula en fin de floraison, Anacamptis morio, Orchis anthropophora, Ophrys araneola, Neotinea ustulata, Limodorum abortivum qui est en train de former ses tiges florales, Platanthera bifolia en tout début de floraison, Cephalanthera damasonium, Cephalanthera longifolia, Orchis militaris, Anacamptis morio hypochrome aux fleurs blanches (nombre de spécimens 2), Ophrys sulcata, Ophrys lutea, Ophrys scolopax, Ophrys passionis, Himantoglossum hircinum, Ophrys insectifera, Gymnadenia conopsea en boutons. Dans l'après-midi, départ vers une autre station d'orchidées située à environ 17 km de LAPANOUSE-de-CERNON. Par la Départementale 77 et la petite ville de SAINT-ROME-de-CERNON, on se dirige vers la Départementale 993 en utilisant la Départementale 31. Au carrefour prendre à gauche en direction de TIERGUES. Après un trajet de 1800 mètres, on se gare en contre-bas de la route côté gauche, au-dessus d'une mini colline rappelant la forme d'un tumulus, au lieudit PUECH COULON. Dans la pelouse de nombreux Orchis militaris et Orchis purpurea sont en pleine floraison. Sur le côté gauche de la station, Ophrys insectifera, Ophrys lutea, Orchis anthropophora, Himantoglossum hircinum et Ophrys scolopax sont présents en nombre. Toutes ces orchidées sont en pleine floraison. Ces dernières sont également présentent vers et autour du "tumulus" ou on observera en plus Ophrys araneola, Neottia ovata, Ophrys sulcata, Anacamptis pyramidalis en tout début de floraison, Ophrys aveyronensis, Gymnadenia conopsea en boutons, un pied unique d'Anacamptis laxiflora et Anacamptis morio. Dans cette foule d'orchidées sont présent les hybrides suivants: Ophrys araneola x Ophrys aveyronensis, Ophrys aveyronensis x Ophrys sulcata, Ophrys aveyronensis x Ophrys scolopax, Orchis militaris x Orchis purpurea, Ophrys lutea x Ophrys sulcata. Lundi 24 mai: retour et nouvelle visite de la station du lieudit PUECH COULON (tumulus) avec un groupe de 14 orchidophiles de la Société Française d'Orchidophilie - LORRAINE / ALSACE. Trois pieds de Serapias lingua en tout début de floraison viennent s'ajouter à la liste déjà longue des espèces d'orchidées observées en cette saison 2010. Puis l'ensemble du groupe se déplace vers CRASSOUS et s'arrête après un trajet d'environ 4,5 km au lieudit LABESPIC situé côté gauche de la route Départementale 250 au droit d'un point d'eau servant comme abreuvoir aux moutons. Sur la prairie et dans le talus sont présent Anacamptis morio en pleine floraison ainsi que Ophrys araneola, Ophrys aveyronensis, Ophrys insectifera, Ophrys scolopax, Orchis militaris, Orchis purpurea, Orchis anthropophora. Quelques Himantoglossum hircinum, Anacamptis pyramidalis et Gymnadenia conopsea sont disséminés dans la station avec la hampe florale formée mais non encore fleurie. Deux hybrides s'offrent à notre vue et aux objectifs des appareils photos à savoir Ophrys aveyronensis x Ophrys scolopax et Orchis militaris x Orchis purpurea. Puis c'est le départ vers la troisième station d'orchidées de la matinée qui nous amène dans la région de SAINT-GEORGES-de-LUZENCON et tout près du hameau de LINAS. Après une marche d'une durée de trente minutes au cours de laquelle on gravit un dénivelé d'environ 80 mètres, arrivée dans la station située au sommet de la colline dans laquelle on observera une orchidée rare en AVEYRON à savoir Anacamptis papilionacea. Plusieurs dizaines de pieds en pleine floraison sont présents, disséminés dans les pelouses maigres du site. Ils sont accompagnés d'Anacamptis morio, Anacamptis pyramidal, Ophrys lutea, Orchis anthropophora, Orchis militaris, Orchis purpurea, Ophrys scolopax. Oh surprise, parmi de nombreux Ophrys scolopax les uns plus beaux que les autres, deux spécimens d'Ophrys scolopax hypochromes aux fleurs jaunes à verdâtres narguent les photographes qui feront la queue en attendant de pouvoir les capter avec leur "machines numériques". Il en sera de même pour les quelques hybrides non communs présents à savoir Anacamptis morio x Anacamptis papilionacea. Dans les bois clairs entourant la station sont présents quelques Limodorum abortivum dont quatre spécimens sont entièrement fleuris. Ils sont accompagnés par Arum italicum (au spadice entièrement de couleur jaune) en pleine floraison. Trois pieds d'Anacamptis coriophora aux hampes florales formées mais non épanouies s'apprêtent à dévoiler leur beauté dans les tous prochains jours. Après avoir déjeuné en plein air et au bord d'un terrain de boules (inévitable équipement sportif dans la région!), visite d'une dernière station d'orchidées dans le LARZAC tout près de MILLAU située aux abords du hameau de SAINT-MARTIN-du-LARZAC. Cette visite sera assurée en partie sous la conduite du propriétaire des terrains et de la bergerie s'y trouvant. Une fois de plus une foule d'orchidées se présente devant les amateurs Orchidophiles que nous sommes. Des dizaines d'Ophrys passionis sont disséminés dans les pelouses. Neotinea ustulata est plus discrète mais présente aux côtés d'Orchis anthropophora. Anacamptis morio en pleine floraison est omni- présent et parmi ces derniers subsistent quelques Orchis mascula, il est vrai, en fin de floraison. Sur un terrain ensemencé, parmi les jeunes plans de céréales, fleurit abondamment Adonis flammea, plante rare et en voie d'extinction en France. De nombreux spécimens d'Ophrys aymoninii accompagnés d'Ophrys araneola et d'Ophrys scolopax sont présents sur le flanc gauche de la propriété. C'est le propriétaire lui-même qui nous guide et nous fait découvrir toutes ces beautés. Parmi tous ces Ophrys nous observons l'hybride Ophrys araneola x Ophrys aymoninii. Sur les terrains situés plus au fond du site, Gymnadenia conopsea en boutons est également présent parmi Orchis purpurea, Orchis militaris et Orchis simia qui est en pleine floraison. L'heure est arrivée où il faut penser à quitter ces lieux magiques pour en retrouver d'autres en ALSACE près de nos habitations et de nos familles. Retour dans la nuit sur ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN et planification des prochaines visites sur le terrain en notre contrée. Jeudi 03 juin: visite de la prairie située sur le RANGENBERG au-dessus du village de DORLISHEIM. Le RANGENBERG fait partie des collines calcaires sous-vosgiennes, son biotope est celui d'une station chaude et sèche sur Muschelkalk (calcaire coquillier). Une partie de ce site est classée "Réserve naturelle protégée" et gérée par la commune de DORLISHEIM. Dès l'accès au terrain, Neottia ovata se fait remarquer par le nombre de pieds présents et en pleine floraison. Vu sa densité et sa répartition, plusieurs milliers de plantes sont présentes, certaines petites et grêles, d'autres par contre peuvent être qualifiées d'exceptionnelles vu leur hauteur pouvant atteindre 65 cm. Gymnadenia conopsea fait également partie des orchidées présentes un peu partout dans la station. Des centaines de pieds sont en tout début de floraison et c'est dans dix jours environ que ces dernières seront totalement fleuries sur la pelouse. Très discrète mais bien présente est Dactylorhiza viridis (Coeloglossum viride) qui est en pleine floraison, les plantes atteignant 27 cm de hauteur et ayant des labelles de couleur vert pâle. Rares sont les Platanthera montana (Platanthera chlorantha) fleurissant parmi les centaines de Platanthera bifolia. Pour ces dernières c'est le début de la floraison, certains spécimens étant également exceptionnels vu leur hauteur qui atteint déjà 60 cm et dont l'épi floral comporte plus de 30 fleurs blanches. De partout on peut encore admirer les derniers fleurons d'Orchis militaris, orchidée qui est en toute fin de floraison. Dans les bois clairs avoisinants la prairie, des dizaines de Cephalanthera damasonium sont en pleine floraison dont certains pieds vigoureux atteignent 52 cm de hauteur. Par contre, Ophrys fuciflora si nombreux sur le site encore il y a quelques années, se fait de plus en plus rare sur la pelouse et se cantonne dans le secteur où se situe le petit banc et le panneau d'information concernant le site à préserver posé par la commune de DORLISHEIM. Six beaux pieds étaient en pleine floraison ce jour dans la station. De magnifiques plants d'Aquilegia vulgaris (Ancolie vulgaire) en pleine floraison et de couleur bleue violacée accompagnent les orchidées sur le terrain. Orobanche major (Grande orobanche) est présente mais rare sur la partie récemment défrichée sur le flanc gauche de la station en venant de DORLISHEIM. Ce même jour, visite d'une deuxième station d'orchidées située dans la plaine d'ALSACE sur une prairie humide et spongieuse permanente. Dans le ried rhénan, à quelques lieux de BENFELD, un premier spécimen d'Anacamptis palustris (Orchis des marais) est déjà en tout début de floraison. Un deuxième pied est en train de former sa hampe florale qui devrait fleurir d'ici quelques jours. C'est une orchidée extrêmement rare en ALSACE n'ayant que trois stations connues à ce jour (KRAUTERGERSTHEIM, HILSENHEIM et ROSSFELD). Sur le même site un premier pied de Dactylorhiza incarnata est également en début de floraison. De nombreux Iris pseudacorus (Iris jaune) en fin de floraison accompagnent les rares orchidées présentes. Samedi 05 juin: retour sur la prairie ello-rhénane près du BRUNNWASSER à RHINAU. Ophrys fuciflora y est encore présent et en pleine floraison. Il est toujours en grand nombre et accompagne Ophrys apifera qui fleurit un peu partout dans la station. C'est le début de sa floraison et déjà de superbes spécimens invitent à la photographie. Parmi les nombreux Ophrys apifera présents on peut observer plusieurs spécimens d'Ophrys apifera variété aurita aux pétales velus et allongés atteignant 5 à 6 mm de longueur et aux labelles de formes et de couleurs normales. La plupart des Dianthus carthusianorum (Oeillet des Chartreux) sont en pleine floraison et, de-ci de-là, rare mais présent, Anacamptis pyramidalis est en tout début de floraison. Neottia ovata, toujours aussi discrète, est en fleurs et très disséminée sur la prairie. Toutes les orchidées citées de la prairie ello-rhénane sont exposées plein soleil, ici pas de buissons créant de l'ombre sauf autour d'une vieille ruine située au centre-gauche du site. Dimanche 06 juin: deuxième sortie en commun des membres de l'AROS. Rendez-vous est pris le matin à 08h.00 devant l'institut de Botanique de STRASBOURG d'où le groupe se rend , par autoroute, routes et chemins, sur un site situé en LORRAINE près de LORQUIN dans le département de la MOSELLE (57). La station est située en face de la carrière appartenant à la cimenterie près de la ville de HEMING (au-delà du canal de la Marne au Rhin par rapport à la carrière). Après avoir déposé nos véhicules sur une aire de préparation de bois de chauffage et de nous être équipés pour la randonnée, nous nous rendons vers le sommet de la colline en empruntant un chemin d'exploitation. Tous de suite nous trouvons, disséminés sur le trajet, Himantoglossum hircinum qui est en pleine floraison. Nous en observerons ce jour plus de 38 spécimens, parmi lesquels de très beaux pieds qui atteignent plus de 80 cm de hauteur. C'est un régal que de faire de la photographie des fleurons et des tiges florales de cette orchidée. Son épi floral est toujours spectaculaire. Au fur et à mesure que nous montons dans la colline se présente à nous Platanthera bifolia qui est en début de floraison. Cette dernière est très présente et nous en compterons ce jour plus de 229 pieds. Neottia ovata accompagne les Platanthères à deux feuilles. Les Grandes Listères sont moins visibles et semblent être moins nombreuses. Pas de comptage prétentieux concernant cette dernière, toutefois plus de 57 spécimens ont été observés. Cà et là Anacamptis pyramidalis à inflorescence rose à lilas foncé et qui est en tout début de floraison se dresse dans les pelouses d'où émergent encore quelques Dactylorhiza incarnata qui elles sont en fin de floraison. Plus de soixante Orchis incarnat sont recensés sur l'ensemble du site, répartis principalement dans les prairies humides. Une orchidée très discrète mais très présente par le nombre, à savoir Dactylorhiza viridis, est en pleine floraison. Parmi les dizaines de pieds aperçus, trois d'entre eux sont des plantes exceptionnelles qui atteignent quarante cm de hauteur. Et oh surprise, sur la partie haute de la colline, nous avons la chance de trouver Ophrys fuciflora qui se présente en fleurs totalement épanouies, exposées plein soleil et dont quelques spécimens sont particulièrement vigoureux. Plus de 47 exemplaires d'Ophrys bourdon sont comptés. D'autres orchidées telles Orchis mascula et Orchis militaris sont en toute fin de floraison, certains pieds portant encore des fleurons qui permettent l'identification de la plante en présence. Par contre Anacamptis morio est défleuri et beaucoup de hampes florales portent déjà des fruits. Après trois bonnes heures de prospection et de découvertes dans des terrains souvent difficiles nous retournons auprès de nos voitures pour déjeuner. Retour en ALSACE en après-midi et visite du site à Anacamptis coriophora près de DOSSENHEIM-sur-ZINSEL. Le propriétaire du terrain respecte la zone où pousse notre plante vedette en y pratiquant un fauchage tardif. En arrivant sur la prairie nous avons la chance de trouver deux Anacamptis coriophora en pleine floraison. Les deux plantes sont éloignées l'une de l'autre d'environ 12 mètres ce qui confirme la présence possible d'autres orchidées identiques aux alentours. Neottinea ustulata dispersée dans la prairie de fauche (sept spécimens observés ce jour) et en fin de floraison accompagne les Anacamptis coriophora. Bilan de la journée "Découvertes Orchidophiles du 06 juin 2010": 12 espèces observées. Lundi 07 juin: retour sur le site de ROSSFELD près de BENFELD. Ce jour cinq Anacamptis palustris sont présents et en fleurs. Trois plantes se situent dans la partie avant de la station, les deux autres orchidées s'épanouissent dans le fond de la prairie humide, au-delà de la zone exploitée par un agriculteur. Dimanche 20 juin: troisième sortie en commun des membres de l'A.R.O.S. Rendez-vous est pris le matin à 08h.00 devant l'institut de Botanique de STRABOURG d'où le groupe se rend au parking en sortie de la ville de BENFELD sur l'ancienne RN 83 pour rallier d'autres orchidophiles et de là se déplacer tous ensemble vers le massif vosgien. Au programme, promenade dans le Parc National Régional des Ballons-des-Vosges (voir carte IGN du Club Vosgien n° 3718-OT / TOP25: COLMAR-KAYSERSBERG-LE BONHOMME) et prospection autour et au-dessus d'OSENBACH dans le Haut-Rhin. Non loin du Col du CALVAIRE (altitude 1144 mètres), en limite de la Réserve Naturelle de TANET-GAZON-FAING, nous visitons une très belle station en laquelle évolue une Primulacée à savoir le très rare Trientalis europaea L. (en allemand, Siebenstern). Nous y observons de nombreuses plantes (plusieurs centaines de spécimens) qui sont en pleine floraison. Puis nous rejoignons le HOHNECK où nous pouvons voir les dernières Pulsatilla alba, disséminées dans les chaumes et nos premières orchidées de la journée, à savoir Dactylorhiza maculata en tout début de floraison. Après avoir déjeuné nous nous sommes mis en route pour nous rendre dans la région d'OSENBACH et y visiter plusieurs sites à orchidées. En arrivant vers OSENBACH, dans la forêt de feuillus au-dessus de la route, nous observons plus de trente spécimens de Cephalanthera rubra en pleine floraison disséminés dans les bois clairs, accompagnés de Dictamnus albus (Dictame blanc / Fraxinelle) qui est présent en grand nombre. De nombreux pieds de Neottia nidus avis en toute fin de floraison sont également disséminés dans le bois de feuillus. En nous rapprochant du village d'OSENBACH par la Départementale 40, nous nous arrêtons au droit de la carrière et décidons de monter tout droit vers le haut du BICKENBERG dont l'altitude est de 505 mètres en traversant le bois établi sur sol calcaire très pentu. En arrivant sur les prairies du haut de la colline et en restant en lisière du bois, nous découvrons une dizaine d'Ophrys apifera en pleine floraison mais très éparpillés sur le terrain. Ces orchidées sont accompagnées d'Anacamptis pyramidalis dont nous dénombrons environ 36 spécimens en pleine fleurs, voire en fin de floraison pour certains. En revenant vers la carrière et nos véhicules, nous allons explorer un petit terrain situé immédiatement sous la route et à 200 mètres environ de l'emplacement du parking. Nous pouvons y observer cinq Epipactis microphylla en tout début de floraison, malheureusement menacés de disparition ayant pour cause la destruction partielle du site provoquée par l'abattage de plus de la moitié des arbres constituant le bois au sein duquel ces Epipactis évoluent. Sur ce petit site nous observerons en plus des Epipactis microphylla deux spécimens d'une autre orchidée rare en ALSACE à savoir Epipactis helleborine variété orbicularis. Bilan de la journée "Découvertes orchidophiles du 20 juin 2010": 7 espèces observées. Jeudi 24 juin: deuxième visite sur la prairie du RANGENBERG située au-dessus de DORLISHEIM. En arrivant sur le site tout de suite on est frappé par le nombre très important de Gymnadenia conopsea (plusieurs centaines voire quelques milliers de spécimens) dont la pleine floraison est d'actualité. Les coloris verts de la prairie sont ponctués par le rose violacé intense des Gymnadenia en fleurs présentes. Neottia ovata est autant omni-présente mais sa couleur verte rend le repérage de la plante plus difficile. Cette dernière orchidée est d'ailleurs en fin de floraison pour la majorité des spécimens observés. Beaucoup moins fréquents sont les joyaux du site. C'est la période de floraison de deux orchidées extrêmement rares en ALSACE. Toutes les deux exhalent une odeur particulière rappelant pour l'une l'odeur de la vanille,pour l'autre l'odeur du miel. Gymnadenia odoratissima (orchidée très parfumée à odeur rappelant celle de la vanille), plus petite par la taille des fleurs et de la plante que sa cousine Gymnadenia conopsea, à éperon court atteignant tout juste 10 mm de longueur, est très disséminée dans une partie de la pelouse. Cette dernière est déjà en situation de floraison avancée et a une taille à peine plus haute que l'herbe du site. 23 spécimens évoluent sur le terrain calcaire et sont exposés plein soleil. Non loin de là, en face des vignes du vignoble de DORLISHEIM, à quelques mètres d'un chemin d'exploitation, une orchidée très discrète de couleur verdâtre se fond dans les brins d'herbe verte de la prairie. Herminium monorchis est en début de floraison présentant des spécimens atteignant pour certains presque 27 cm de hauteur et ayant des hampes florales comprenant des dizaines de petites fleurs en forme de clochettes. Cette orchidée forme des ilots fleuris éparpillés sur le site du RANGENBERG qui est entretenu par le C.S.A. L'un de ces ilots présente environ 48 spécimens en pleine floraison ce jour. Sont également en fleurs en cette journée, évoluant en bordure du site et sur le talus de la route qui mène vers ROSENWILLER, plusieurs superbes spécimens d'Epipactis atrorubens. La floraison de ces derniers est la raison pour laquelle l'un des plus éminents naturalistes alsaciens est présent en cette matinée du 24 juin sur les pelouses du RANGENBERG. Michel GISSY, auteur des ouvrages "Vosges sauvages (1972) - Ried sauvage (1980) - Séquences de chasse photo de l'Alsace à l'Afrique (1986)..." est venu photographier l'Helleborine rouge en pleine floraison pour illustrer un prochain article naturaliste concernant notre région. C'est lors de la conversation qui s'est établie entre nous que ce dernier décide de se joindre à moi pour aller observer une des orchidées les plus rares en ALSACE, à savoir Anacamptis palustris. La station située non loin de BENFELD ne permettant plus de voir les plantes pour cause de disparition inexpliquée de ces dernières, nous nous déplaçons vers l'ALLEMAGNE proche et un site riche en orchidées près du village rhénan d'ICHENHEIM. La prairie humide sur laquelle nous évoluons est sous eau et c'est en pataugeant dans 20 cm d'élément liquide que nous pouvons admirer des milliers d'Epipactis palustris en pleine floraison, accompagnés par des centaines d'Anacamptis palustris qui sont déjà en floraison avancée mais dont beaucoup d'épis floraux sont encore très photogéniques. Sont également présents dans la station et en pleine floraison des centaines de Gymnadenia conopsea et de Platanthera bifolia. Après avoir photographié les plus beaux spécimens du site nous avons mis fin à notre périple et nous sommes rentrés dans nos foyers respectifs. Mardi 06 juillet: en matinée, troisième visite sur la prairie ello-rhénane du FAHRSCHOLLEN près du BRUNNWASSER à RHINAU. En arrivant sur le site on constate que la prairie est fauchée sur les trois-quarts de sa surface. Il ne reste qu'une bande d'herbe intacte large de 10 mètres environ et d'une longueur de 80 mètres en partie avant ainsi que les zones herbeuses en lisières et dans le fond du site. Cette pratique de fauchage permet aux insectes de bénéficier de zones refuges maintenant leur présence sur le site. L'effet est le même pour les petits oiseaux et mammifères présents sur la prairie ouverte. Lors des passages précédents, la dépression dans le terrain située au fond et à droite du site tout près du BRUNNWASSER, au sol humide en permanence, laissait pressentir la présence de plantes lacustres. Effectivement, lors de la visite de ce jour, 76 pieds d'Epipactis palustris sont présents. Ces derniers sont en situation de floraison avancée dont beaucoup d'épis floraux sont encore très photogéniques. Gymnadenia conopsea accompagne les Epipactis palustre qui évoluent dans la dépression humide. Ces derniers sont également en état de floraison avancée. En fin de matinée départ de la station du FAHRSCHOLLEN en direction de MARCKOLSHEIM par la Départementale 20 qui longe le Rhin et le Grand Canal d'Alsace. Arrivé à la centrale hydro-électrique de RHINAU qui se trouve au Sud du village on dépose la voiture sur le parking "Visiteurs" de cette dernière. On se rend dans le secteur Sud jouxtant la centrale, au droit des anciens baraquements des ouvriers logés sur place lors de la construction du site E.D.F., baraquements desquels ne subsistent plus aujourd'hui que les fondations. Dans les terrains situés sous la zone des transformateurs électriques, terrains herbeux et humides établis sur du grave rhénan, on peut encore apercevoir quelques rares spécimens d'Epipactis palustris éparpillés à l'ombre des quelques buissons arbustifs présents (ce jour on peut observer 5 plantes en fin de floraison). Cela fait de nombreuses années que ce site est visité de façon régulière et on ne peut que constater une constante diminution du nombre d'orchidées présentes. Il est vrai que le niveau d'eau au sol de la station baisse d'année en année. Il y a encore quelques temps on pouvait y observer la reproduction d'innombrables batraciens, ces derniers sont aujourd'hui devenus rarissimes. En poursuivant la route vers le Sud sur la Départementale 20, arrêt au niveau de la borne PR16 pour visiter une autre station d'Epipactis palustris. Cette dernière est située sur le côté gauche de la route, dans le bois clair, vers la droite en queue d'étang. Aujourd'hui on observera plus de 570 plants d'Epipactis palustris en fin de floraison, certains pieds atteignant 75 cm de hauteur. Dans la même station et plus tôt en saison on y observera également Dactylorhiza incarnata et Ophrys fuciflora. Samedi 10 juillet: dernière sortie en commun des membres de l'A.R.O.S. avant les vacances. Rendez-vous est pris le matin à 08h.00 devant l'Institut de Botanique de STRASBOURG. Ce jour le groupe visitera les VOSGES du Nord dans les environs de SAVERNE et une colline calcaire près de DRULINGEN en ALSACE BOSSUE. Après environ 40 minutes de trajet sur la Route Nationale 4 nous arrivons dans SAVERNE que nous traversons en partie par la gauche jusqu'au grand parking. Là nous prenons la Route Départementale 102 qui monte à gauche et qui nous mène directement vers le château médiéval du HAUT-BARR. Ce dernier est situé au Sud- Ouest de SAVERNE et à 458 mètres d'altitude, sur une barre rocheuse. L'édifice permettait de contrôler la vallée de la rivière ZORN ainsi que l'étroit passage reliant l'ALSACE à la LORRAINE. Au bout de quelques kilomètres nous empruntons un chemin qui part sur la droite et qui rejoint le lieu-dit du "HEXENTISCH". Après avoir déposé nos voitures sur le parking et s'être équipé pour la circonstance (promenade pédestre avec l'objectif d'observer et photographier des plantes rares) nous pénétrons le bois clair composé de feuillus et de conifères en mélange. Il n'aura fallu que quelques minutes avant l'appel du découvreur des premiers pieds de Goodyera repens. De nombreuses plantes sont présentent dans la forêt, certaines en début de floraison, d'autres totalement fleuries. Il y en a qui ont 10 cm de hauteur, d'autres atteignent ou dépassent 24 cm de haut. Les plus grandes présentent jusqu'à 20 petites fleurs sur leur tige florale. Plus de 270 orchidées sont comptées, observées sous tous les angles, photographiées ou admirées sous la loupe. Chaque groupe de plantes est un spectacle pour soit. Goodyera repens se plaît dans l'humus d'aiguilles de conifères et y vit dans la couche superficielle du substrat, ce dernier est humidifié régulièrement par l'air ambiant présent dans le biotope. L'orchidée s'y propage en grande partie par multiplication végétative et forme par endroits des colonies assez importantes donnant l'impression d'être commune. En réalité, elle est très rare car absente de beaucoup de grandes régions. Ici, sur ce site, on se rend compte que d'année en année il y a de plus en plus de Goodyères rampantes et c'est tant mieux car pour d'autres orchidées spontanées de notre région ce constat n'est pas positif. En fin de matinée, après nos prospections dans les stations environnantes du "HEXENTISCH", nous nous rendons en ALSACE BOSSUE près de la ville de DRULINGEN sur le REBBERG qui domine le village de WEYER pour visiter les terrains gérés par le C.S.A. Ce jour nous observerons plus de 120 pieds de Gymnadenia conopsea dont la plupart des plantes sont en fin de floraison. Toutes les orchidées sont disséminées dans l'herbe haute de la prairie. Il nous est difficile de progresser sur le site ouvert et c'est lors de la descente vers nos véhicules que nous découvrons en lisière des bois sur terrain ombragé et frais, plusieurs spécimens d'Epipactis helleborine en début de floraison. Après avoir déjeuné dans le massif boisé de LA PETITE PIERRE, nous rejoignons une carrière abandonnée située près du moulin de VOLLACH à INGWILLER pour y herboriser. Nous fûmes déçus du résultat de notre prospection sur le site autour de la carrière. Espérant y trouver Epipactis helleborine, Epipactis atrorubens et Epipactis muelleri, finalement aucune orchidée fleurie ne s'est présentée à nous. Sur ce, nous avons arrêté nos recherches botaniques et mis fin à la sortie de ce jour. Bilan de la journée "Découvertes orchidophiles du 10 juillet 2010": 3 espèces observées.
fin de l'exercice 2010,....[riehm.georges@evc.net]